En apprenant le départ de Malcolm Anderson, j'ai été plongée dans les souvenirs de mes débuts comme chroniqueure en vins. Durant les 15 années où il a signé ses chroniques vinicoles pour The Gazette, signées d'objectivité, de justesse et d'humour, Malcolm a toujours privilégié le contact avec son lectorat. « Parfois, ça me prenait une journée seulement pour répondre aux courriels. » - c'est ce qu'il m'avait confié en 2008 lors d'une rencontre autour d'un café. Il m'avait fait rire, m'avait fait réfléchir. Au-delà du vin, ce fut une rencontre humaine marquante.
J'ai rencontré Malcolm lors de dégustations de vins. Il fallait voir combien il était apprécié pour sa gentillesse, son écoute, son humour...
Durant ce moment d'entrevue que j'ai passé avec lui, nous avions parlé de sa carrière, de ses débuts. En 1966, Malcolm Anderson a quitté l'Angleterre pour s'installer au Québec. Un contrat de trois ans avec Canadair, dans le domaine de l'informatique, lui est proposé et il saute sur l'occasion. À échéance de ce contrat, il souhaite poursuivre sa carrière au Québec et travaille dans une banque pendant 25 ans, toujours en informatique, où il dirige une équipe. "Lorsqu'on a commencé à parler de transfert à Toronto, il n'en était pas question. J'ai alors réorienté ma carrière, au début des années 90, dans la traduction du Français vers l'Anglais en suivant une formation à l'université McGill." (extrait de l'entrevue)***
Sa carrière en tant que chroniqueur spécialisé en vins a débuté de façon inattendue. Au début des années 80, un de ses amis, David Campbell, occupé à démarrer son entreprise, lui demande de prendre la relève pour l'écriture de ses chroniques sur le vin dans la publication Wine Tidings.
« J'ai refusé, je n'avais pas les compétences requises à cette époque », avoue Malcolm Anderson en entrevue, en toute honnêteté. « Par contre, j'ai accepté son offre de participer à un panel de dégustation.»
C'est lors de la première dégustation que tout a débuté. Ce soir-là, David ne s'est pas présenté au panel, à cause d'une tempête de neige. J'ai donc dû écrire la fameuse chronique! » Avec humour, il ajoute qu'il ne saura jamais si son ami était réellement pris dans une tempête ou s'il avait simplement forcé le destin...
Il m'a inspirée. Et sur la façon d'aborder son travail, j'ai retenu beaucoup, notamment sur le respect. Il raconte que s'il était sévère au début avec les vins, sa perception a vite changé. « Il faut se rappeler qu'au bout de la ligne, il y a cet homme qui travaille dur et ce n'était pas à moi de détruire ce qu'il produisait. »
Merci pour ce legs. Je te salue Malcolm.
***entrevue réalisée pour SamyRabbat.com en 2008
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